“Hypersensible, hyper naturelle, la belge Mathilde Renault captive les âmes avec son piano et sa voix…”
C’est avec ces mots que l’artiste se présente et ça tombe bien, on n’en aurait pas trouvé d’autres. Peut-être qu’on aurait ajouté “hyperactive”, dans la série des hypers, juste pour souligner les mouvements invisibles qui émanent de la pianiste, assise sur sa banquette noire, dont seul le haut du corps suffit à exprimer le mouvement de sa musique.
D’un simple balayage visuel, Mathilde Renault semble alors capable de capter le mood et le retranscrire en noir et blanc au piano. Ce n’est d’ailleurs pas lui qui accompagne sa voix, mais plutôt l’inverse. Au coeur de ses performances, son instrument à queue prend le lead sur la mélodie, le rythme, l’émotion, l’intention.
La performance vocale devient alors soutien de ce qui se passe au bout de ses doigts – à quelques exceptions près. Dans “Let’s enjoy”, les deux vont de paire. Une hymne à la joie qui se démarque d’une tracklist plus sombre et profonde où figure “Lucky number” par exemple. Un titre que Mathilde Renault interprète seule dans un studio, éclairée d’un abat jour à frange franchement peu performant, qui compile pénombre, mélancolie, solitude, nostalgie et un tas d’autres choses que chacun ressentira à sa façon.
On ne sait même pas vraiment si c’est triste ou joyeux, un peu comme quand on est devant cette scène fatidique d’une série pour ado pleine de rebondissements – qui ont lieu à chaque épisode – où la musique a pris le dessus et la mélancolie nous envahit même si c’est une scène heureuse (Aaaaah Les Frères Scott).
En tout cas, ça touche une corde dont chaque auditeur ou auditrice est libre arbitre de choisir la sensibilité. Et en attendant l’album, le titre?Wiseman?en offre un délicieux aperçu."