Au travers d’un film sulfureux et subversif, Paul Verhoeven (83 ans, tout de même !), revient sur les sujets qui lui sont chers et qui ponctuent sa filmographie : le sexe, la religion et la violence. Et quand son héroïne prend les traits de Virginie Efira, on sait dès le départ qu’on va plonger au cœur même de la féminité. Comme toujours, le cinéaste se joue des codes et n’hésite pas à frôler le pastiche quand il décrit la société et les mœurs d’une époque où la limite entre la sainteté et l’hérésie ne tenait qu’à une parole d’homme
Certains crieront au blasphème. Verhoeven leur répondra qu’on ne peut pas blasphémer puisque cette histoire est vraie. Benedetta est l’adaptation du roman de Judith C. Brown, Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne, soit l’histoire d’une nonne italienne qui vécut au XVIIe siècle et fut rendue célèbre autant par son mysticisme que par son saphisme.
Très jeune, Benedetta Carlini est amenée au couvent des Théatines à Pescia. Ses parents, de riches bourgeois, l’ont promise à Dieu. L’enfant est persuadée qu’elle communique avec la Vierge Marie. Le mysticisme de la jeune nonne grandit avec elle et, devenue femme, Benedetta prétend voir et parler avec le Christ.
Avec l’arrivée de Bartolomea, une jeune novice, Benedetta découvre que l’amour de Jésus peut se doubler d’un amour charnel tout aussi puissant. Alors que la peste ravage l’Italie, le couvent de Pescia doit affronter un tumulte bien plus grand encore.
Laurence HOTTART