je vous invite au cine
Encore un film que je veux voir absolument
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Le cinéma s’empare d’une grande figure de l’histoire. Frédéric Tellier (Goliath) signe un biopic classique et captivant sur l’Abbé Pierre et offre à Benjamin Lavernhe un rôle puissant. En portant le béret noir du fondateur d’Emmaüs, le comédien affirme ici son très grand talent et rend un superbe hommage à ce personnage surprenant, très admiré des Français
Henri Grouès a eu mille vies. Il parait qu’il demandait souvent à Dieu de mourir jeune. « C’est raté ! », se plaisait-il à commenter. L’Abbé Pierre a en effet vécu jusqu’à l’âge de 94 ans. Né en 1912 dans une famille d’industriels lyonnais, ordonné prêtre en 1938 (après un séjour de sept ans au sein de l’ordre des Capucins qu’il dut quitter pour des raisons de santé), il est envoyé au front et puis entre dans la Résistance en créant plusieurs maquis. Il aide aussi des familles juives à passer en Suisse. C’est à cette époque qu’il rencontre Lucie Coutaz (Emmanuelle Bercot, très juste), qui deviendra à la fois sa confidente et sa plus proche collaboratrice jusqu’à la fin de sa vie. C’est avec elle qu’il décide de fonder le mouvement Emmaüs. Élu député, il peine à se faire entendre à l’Assemblée nationale. On est en 1949 et il choisit alors de mener son combat dans la rue. L’Abbé Pierre devient désormais la « voix des sans voix ». Il ne cessera jamais de lutter contre l’exclusion afin de rendre leur dignité aux laissés-pour-compte. Son combat, rendu célèbre par son « appel de 1954 » sur les ondes de Radio Luxembourg, se poursuit toujours aujourd’hui.
Le film retrace la longue vie de cet homme pieux, qui croyait profondément en l’humain. Homme de Dieu, homme engagé, homme politique et orateur exceptionnel : le portrait dessiné par le cinéaste ne néglige aucune de ses facettes. Il montre autant les qualités que les failles, les victoires que les défaites. Il raconte l’homme public bien sûr, le prêtre rassembleur, mais aussi l’homme fragile, dans l’intimité de sa chambre, qui doute, souffre et pleure. Le tout sur fond d’histoire de France que le réalisateur esquisse en mêlant habilement des images d’archives à son récit.
Dans ce rôle particulièrement complexe, Benjamin Lavernhe est exceptionnel. Il ne s’agit pas seulement de transformation physique ou de costume (même s’il y a lieu de souligner l’excellent travail de maquillage). On sent le comédien investi, engagé. Il donne vie à ce personnage complexe sans jamais le dénaturer. Tour à tour fragile et emporté, présent sur chaque plan, l’acteur incarne l’Abbé Pierre de bout en bout, et livre une superbe prestation.
LAURENCE HOTTART, les Grignoux
After au café sauveniere pour boire un verre papoter voire manger un bout ....