Delphine Lehericey s’entoure de la danseuse contemporaine La Ribot, jouant son propre rôle, pour nous proposer un film sensible où l'art est mis à l’honneur dans sa dimension thérapeutique
Germain, un retraité introspectif, devient brusquement veuf à 75 ans. Il a à peine le temps de réaliser ce qui lui est arrivé que sa famille s'immisce dans son quotidien avec des activités organisées. Avec l’amour de sa vie, Lise, ils s’étaient fait la promesse de continuer ce que l’autre avait commencé. C'est ainsi que Germain se retrouve dans une compagnie de danse contemporaine.
Très vite, le film nous installe dans deux mondes contrastés. Celui de la maison de Germain, que ses proches, inquiets, investissent par sollicitude. Créant pour Germain et le spectateur un sentiment d’oppression, d’enfer pavé de bonnes intentions. Et puis il y a le monde de la danse contemporaine qu’il a rejoint pour respecter la mémoire de sa femme. Un monde de liberté, sans tabou et sans peur. C’est dans ce monde que Germain va plonger corps et âme, pour se sentir proche de Lise, sans doute. En s’ouvrant à la danse et en libérant son corps, il va découvrir les vertus thérapeutiques de l’art en transcendant le deuil et la douleur de l’absence.
Last Dance ! est un film émouvant, brillamment interprété par un François Berléand sensible et délicat. C’est aussi un hommage au travail de La Ribot qui nous transmet un message sans équivoque : la danse est pour tout le monde, quel que soit son âge et ses blessures.
GUILLAUME KERCKHOFS, les Grignoux