Attention : on passe à l'heure d'hiver !!!
Monsieur AZNAVOUR
L’auteur de La Bohème aurait fêté ses 100 ans cette année. Le duo Mehdi Idir & Grand Corps Malade (La Vie scolaire, Patients) lui rend hommage au travers d’un biopic classique qui parle autant de l’homme que de l’artiste. Un rôle de composition pour Tahar Rahim, qui surprend une fois de plus
Des premières images qui nous plongent dans le Paris des années 1940 au final composé d’images d’archives, Monsieur Aznavour raconte la vie d’un homme qui, à force de travail, d’audace et de persévérance est devenu une icône de la culture populaire française. Petit, pauvre et affublé d’un physique très éloigné des canons de l’époque, Charles Aznavourian n’a pourtant peur de rien et met à profit les rencontres qui vont jalonner son parcours et l’amener, lentement mais sûrement, au sommet.
Au fil des pages d’un carnet rouge (celui qu’il utilisait pour écrire ses textes), les deux cinéastes racontent l'histoire de ce jeune homme d’origine arménienne qui, dès l’adolescence, se voyait déjà en haut de l’affiche : son amitié avec le compositeur Pierre Roche, sa rencontre décisive avec Edith Piaf, son passage (éclair) aux États-Unis et au Canada…. Puis, les années 1960 qui vont être pour lui celles des plus grands succès. Derrière le parcours de l’artiste, les réalisateurs s’intéressent aussi à l’homme : au fils, au père, à l’amant, à l’ami, au frère. Charpenté sur une mise en scène conventionnelle, fonctionne bien et on se prend à vivre le parcours chaotique du jeune Charles en espérant qu’il va y arriver puis, une fois la star installée dans son succès, on se laisse bercer par les tubes qui ont traversé les époques : Les Comédiens, La Bohème, For me formidable, Emmenez-moi…
Derrière le personnage, il y a l’acteur. Tahar Rahim surprend ! Pas vraiment Aznavour, plus vraiment Rahim, l’acteur parvient à se glisser dans la peau du chanteur à chaque âge de la vie de manière convaincante, usant de la voix voilée et de la gestuelle de scène du chanteur avec une facilité déconcertante. Le film est aussi jalonné de petites scènes pleines de nostalgie que les plus anciens apprécieront comme celle où Aznavour chante Retiens la nuit, une composition pour un tout jeune chanteur qui débute à l’époque : Johnny Halliday…
LAURENCE HOTTART, les Grignoux