"MUSIQUE SOUS LE IIIe Reich"
Histoire Politique et Sociale de la musique
Les Amis de l'Université de Liège
ULiège, bâtiment A2, salle 5/11, 5ème étage.
PLACE COCKERILL 1 - 4000 Liège
ENTREE PAR LA PLACE DU XX AOUT, 7
Leçon1: La réorganisation de la vie musicale sous le troisième Reich
Par STEPHANE DADO
La politique culturelle du Reich allemand, de 1933 à 1945.
L'arrivée des nazis transforme en profondeur, la vie musicale en Allemagne.
Désormais, l'organisation de la vie artistique est régie par la Chambre de musique du Reich ( Reichsmusikkammer), qui exclut officiellement les juifs de la vie culurelle, clame sa haine du Jazz, des musiques communistes, de la modernité, et impose de nouvelles normes esthétiques à la société.
L'exclusion artistique des juifs est directement tributaire des écrits de Richard Wagner dont le pamplet polémique "Das Judentum in der Musik" (1850), répond à la question de l'identité allemande.
Wagner transforme l'antijudaïsme historique de Luther, en un antisémitisme culturel inspiré par Johann Gottfreid von Herder, avec une idée marquante: déjudaïser les compositeurs juifs comme Haléry ou Meyerbeer pour en faire de "vrais Allemands".
Les œuvres de Mozart (tout comme celles de Haendel) subiront cette déjudaïsation: les livrets de la trilogie de Lorenzo Da Ponte, poète d'origine juive, sont ainsi réadaptés par des librettistes allemands.
Ce n'est pas tout: Mozart perd ses origines autrichiennes pour devenir allemand. Le 150e anniversaire de sa naissance donne lieu à une semaine de festivités, à Vienne, où toute l'élite musicale de l'Europe est réunie pour subir ou partager, la propagande nazie, au dépend de son œuvre et de son image.
Wagner occupe une place centrale dans le panthéon musical du Reich, il reste le compositeur préféré d'Adolf Hitler, qui fréquente ses ascendants et sa famille, dont Winifred Wagner, l'époux de Siegfried. Elle fera de Bayreuth, un bastion du national-socialisme et du festival une "occupation de guerre" au profit des soldats.
D'autres institutions sont directement contrôlées par le Reich, à commencer par le célèbre Orchetre Philharmonique de Berlin, qui, quasi en faillite, est intégralement financé à partir de 1933 par les nazis: Il perd son autonomie en échange de salaires élevés, d'avantages divers et d'une image valorisée par son chef principal: Wilhem Furtwängler, dont la position à l'égard du régime sera d'une grande ambiguïté.
Le contrôle des institutions passe enfin, par une main-mise de la radio, vecteur idéal pour faire entendre la propagande du Führer et pour diffuser des musiques supposées renforcer l'identité germanique,tant dans les foyers qu'au sein des camps de concentration (par l'intermédiaire des hauts-parleurs des camps).
Rien n'est laissé au hasard dans les stratégies de propagante du Reich.
Les Amis de l'Université de Liège asbl
+32 (0)4 366 52 87 reseau-amis@uliege.be
DUREE: 15h3-17h30
PRIX: 7 Euros
OUVERT A TOUS (TES)
PAS DE RESERVATION